Sauveteur secouriste du travail : une obligation dans les entreprises ?
En France, la loi prévoit que l’employeur a des obligations envers ses salariés en ce qui concerne les soins d’urgence, c’est-à-dire les premiers secours à donner à toute personne malade, blessée ou victime d’un accident au sein de l’entreprise. Le chef d’entreprise a donc légalement l’obligation de mettre en place les moyens adaptés (notamment à la nature des risques qui peuvent exister dans l’entreprise) pour permettre une prise en charge la plus rapide possible de tout salarié malade ou blessé. Ces différentes mesures d’organisation des secours sont prises à partir de l’avis du médecin du travail (s’il n’y a pas d’infirmier ou d’infirmière de manière permanente au sein de l’entreprise), et comportent schématiquement trois volets : l’information aux salariés (les consignes à suivre), le matériel de premiers secours (la trousse à pharmacie), et la formation des salariés aux gestes qui sauvent. C’est ici qu’intervient la notion de sauveteur secouriste du travail, ou SST. Est-ce obligatoire d’avoir un SST au sein de son entreprise ? En faut-il plusieurs ? Comment fonctionne la formation ?
Qu’est-ce qu’un sauveteur secouriste du travail ?
Un sauveteur secouriste du travail, ou SST, c’est un membre de l’entreprise, un employé : contrairement à ce qu’on pourrait penser, il ne s’agit pas d’un secouriste extérieur à l’entreprise. Cela signifie qu’en théorie, tous les salariés peuvent devenir sauveteurs secouristes du travail. Un SST, c’est donc un salarié qui a suivi une formation spécifique à l’issue de laquelle il a obtenu un certificat de sauveteur secouriste du travail.
Le rôle d’un salarié qui est sauveteur secouriste du travail, c’est à la fois de porter secours à ses collègues en cas de besoin – un secouriste maîtrise les gestes de premier secours comme le massage cardiaque, il connaît la conduite à tenir face à un saignement abondant par exemple – mais aussi de participer à la prévention au sein de l’entreprise – il pourra repérer des situations dans l’entreprise et savoir à qui en parler, participer à des actions de prévention à destination des autres employés, etc.
Est-ce que la formation SST est obligatoire ?
Pour devenir SST, un salarié doit naturellement suivre une formation au sauvetage secourisme du travail. C’est obligatoire pour avoir le titre de sauveteur secouriste du travail et surtout pour en avoir les compétences.
Il faut cependant savoir que la formation au SST n’est qu’une des différentes formations aux premiers secours qui existent. Il existe aussi le PSC1 exemple, ou la sensibilisation aux gestes qui sauvent. Il faut ainsi comprendre que l’obligation de l’employeur de mettre en place toutes les mesures nécessaires pour assurer les premiers secours au sein de son entreprise n’inclut pas forcément la formation d’un sauveteur secouriste du travail. Dans deux cas seulement, il est obligatoire d’avoir des salariés formés aux premiers secours (mais il n’est pas obligatoire qu’ils aient suivi la formation SST spécifiquement) :
- Dans chaque atelier où des travaux dangereux sont effectués.
- Dans les chantiers du BTP sur lesquels travaillent plus de 20 personnes pendant au moins 2 semaines et qui impliquent des travaux dangereux.
Par contre, si une entreprise souhaite obtenir le droit de tenir un registre de déclaration des accidents du travail bénins, il sera obligatoire d’avoir des salariés formés au sauvetage secourisme du travail.
La formation SST n’est donc pas du tout obligatoire pour tous les salariés, et l’entreprise peut faire le choix de ne former personne si elle n’a pas d’obligation légale liée à son activité – à la différence de la mise à disposition d’une trousse à pharmacie en entreprise, qui est obligatoire partout.
Cependant, envoyer quelques salariés faire une formation au SST est fortement conseillé : d’abord parce que c’est la seule formation qui traite spécifiquement des premiers secours en entreprise (et donc des risques qui sont associés au milieu professionnel dans lequel on évolue), ensuite parce que cela permet de maximiser les chances de réagir vite et bien d’accident ou de malaise d’un salarié. Pour un employeur, avoir quelques salariés formés au SST est un gage de sécurité ; cela peut même conduire les travailleurs à se sentir investis au sein de l’entreprise.
Comment devenir Sauveteur-secouriste du travail ?
Pour devenir sauveteur-secouriste du travail, il faut suivre une formation au sauvetage secourisme du travail. Cette dernière dure 14 heures au minimum et est ouverte à tous, sans prérequis. Cette formation est dispensée par des formateurs SST certifiés par le réseau « Assurance Maladie Risques Professionnels / INRS », et elle est payante pour l’employeur. Cette formation se veut à la fois apprendre aux futurs secouristes à dispenser les premiers secours, mais accorde également une grande place à la prévention des risques en entreprise.
Un salarié qui réussit les différentes évaluations de cette formation obtiendra un certificat de sauveteur secouriste du travail, qui sera valable 24 mois (2 ans). Tous les deux ans, il sera nécessaire que le salarié secouriste fasse une journée de formation permettant d’actualiser ses connaissances et de vérifier et renforcer les acquis.
Sources :
https://www.inrs.fr/publications/juridique/focus-juridiques/focus-formation-premier-secours.html
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F31261
Quel est le matériel nécessaire pour que le Sauveteur-secouriste puisse mener à bien ses missions ?
Le secouriste doit être capable d’intervenir rapidement et efficacement en cas d’accident ou de maladie d’un salarié. Pour cela, il doit disposer de tout le matériel nécessaire pour assurer les premiers secours dans l’entreprise. L’achat d’une trousse de premier secours s’avère essentiel, et il est de la responsabilité de l’employeur de s’assurer que ce matériel est toujours en bon état.
Une trousse de premiers secours doit contenir :
- compresses pour le pansement : pour nettoyer et protéger une plaie ;
- bande adhésive : pour maintenir le pansement en place ;
- des lingettes antiseptiques : pour désinfecter la plaie avant d’appliquer le pansement ;
- sparadrap : pour les petites coupures et les écorchures ;
- couverture de survie : pour protéger la victime du froid et l’aider à conserver sa chaleur corporelle ;
- sérum physiologique : pour le nettoyage des plaies ;
- paire de ciseaux : pour couper les bandages;
- paire de gants jetables : pour protéger le secouriste des infections ;
- gel hydroalcoolique : pour se désinfecter les mains avant une intervention;
- et tout autre kit de premiers soins.
Le secouriste peut également avoir d’autres équipements dans sa trousse, comme un défibrillateur, mais ce n’est pas obligatoire.